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Tisser des liens au sein de l'espace francophone

La 3e cohorte d’enseignantes et enseignants volontaires de la Francophonie, invitée à la 46e Conférence Ministérielle de la Francophonie

Meva Rajaona-Andriantsoa 21 novembre 2025 0 commentaire(s)

Partis la veille, levés à 5 heures, les volontaires ont pu assister à la 46e Conférence Ministérielle de la Francophonie (CMF), historique puisqu’elle se déroule pour la première fois au Rwanda.

Prenant place au Centre des Conventions du 18 au 20 novembre 2025, la CMF a commencé par un spectacle du Ballet National grâce auquel nous avons pu découvrir une sélection exceptionnelle mettant en valeur quelques danses traditionnelles rwandaises, un héritage culturel extraordinaire qui témoigne de la richesse et de la fierté du peuple rwandais.

La Conférence s’est ensuite ouverte avec Madame Domitilla MUKANTAGANZWA, Présidente de la Cour Suprême du Rwanda, qui s’est dite honorée au nom du pays de « recevoir [la] famille francophone » afin de réfléchir ensemble à « un avenir durable, inclusif et solidaire ».

Durable, inclusif et solidaire, car les femmes se doivent d’être au cœur des priorités des Etats membres de la Francophonie, dans l’espoir de « bâtir des sociétés [plus] justes ». Et c’est d’ailleurs autour de cette question des femmes que 65 pays membres se sont réunis en ce mois de novembre à Kigali. Se faisant l’écho de la Conférence de Beijing de 1995, cette CMF souhaite accentuer le rôle essentiel des femmes dans le fonctionnement des sociétés et appelle à notre responsabilité collective de transformer ces idées en actions concrètes.

De son côté, Madame Eléonore CAROIT, Présidente de la Conférence ministérielle (France), Ministre déléguée auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger, exprime sa fierté à faire partie d’une Francophonie multilatérale, porteuse d’opportunités et de valeurs d’ouverture.

Son Excellence, la Secrétaire Générale de la Francophonie, Madame Louise MUSHIKIWABO, très émue, s’est dite « heureuse de [la] fidélité [des Etats et gouvernements présents] à cette institution », dans un contexte de grande tension politique et économique et souhaite, à travers les échanges et travaux menés au cours de ces trois jours de réunion, la « reconnaissance [du] pouvoir des femmes, [et ce,] sans honte ».

« Vous êtes la légende vivante »

Au niveau de l’OIF, cette reconnaissance passe par trois programmes soutenus par l’Organisation, dont le Programme de Mobilité des enseignants de et en français, ce qui a été, pour elle, l’occasion de saluer la cohorte présente dans la salle.

La matinée s’est poursuivie avec l’intervention de femmes inspirantes, entrepreneuses, scientifiques, artistes pour lesquels les femmes « ont besoin d’être audacieuses ».

« Le courage aussi est féminin »

Un état d’esprit parfaitement résumé par cette phrase de Son Excellence Madame Samvada KHENG, Vice-Présidente de la 7e Commission de l’Assemblée nationale et Présidente du Groupe des femmes parlementaires du Cambodge : « Les femmes doivent oser rêver, oser entreprendre ».

« Elles ne sont pas une parenthèse, elles sont un prologue »

Paroles de volontaires

« La 46e Conférence Ministérielle de la Francophonie a été un véritable régal tant sur l’organisation que sur le fondement même cette cérémonie. J’ai été ravie de découvrir la danse traditionnelle rwandaise mais le plus captivant encore a été l’impact de la femme dans la société. À travers les différentes articulations qui ont œuvré à rehausser l’image de la Femme et à sensibiliser la majorité pour que la femme ait une place de choix, sa place dans la société car elle a plus d’une corde à son arc. » Thérèse Merveille OBONO EDOU, VOIF, TTC MUHANGA

« Le 19 novembre, au Convention Centre de Kigali, j’ai vécu une expérience que je n’oublierai jamais. À l’université, j’avais appris ce qu’étaient la CMF, le Sommet et toutes ces grandes rencontres de la Francophonie… mais je n’avais jamais imaginé assister un jour à l’ouverture officielle de la 46ᵉ Conférence ministérielle de la Francophonie. C’était ma première fois et j’ai vraiment été impressionné. Voir la Secrétaire générale de la Francophonie, Son Excellence Mme Louise Mushikiwabo, prendre la parole en direct, ainsi que les autres responsables, a été un moment fort pour moi.  J’ai beaucoup apprécié le thème choisi cette année, centré sur l’égalité entre les hommes et les femmes : un sujet important, actuel et inspirant. Franchement, ce fut un programme enrichissant, motivant et plein d’apprentissages. Je suis heureux d’avoir eu la chance d’y être.»  Solomon Kusi BOADI, VOIF, GS Umubano II

« Côté ambiance, je dirais que c’était un agréable moment de convivialité entre collègues. Se revoir après la séparation du 5 octobre nous a donné une très bonne bouffée d’oxygène pour la suite des activités dans nos établissements respectifs. Nous avons également eu l’occasion d’échanger avec des intervenantes aux parcours inspirants. En ce qui concerne les différents développements de la thématique, je trouve qu’ils nous interpellent dans nos rôles d’éducateurs. Nous sommes dès lors appelés à relayer l’égalité des genres, ou plus précisément la prise en considération de la contribution de la femme/fille dans la gestion de la société, dans nos salles de classe. » Hervée Abramo KOM MASSADO, VOIF, GS NYARUSANGE

La journée du 20 novembre, doublement célébrée, a constitué une occasion en or pour les VOIFs de laisser leur empreinte.

20 novembre, Journée internationale des professeurs de français

Après les discours officiels prononcés par Madame Eléonore CAROIT, Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger et Madame Amélia LAKRAFI, Députée des Français établis hors de France en Afrique et au Moyen-Orient et Présidente déléguée de la section française de l’APF, un échange a été organisé en présence de huit volontaires de la troisième cohorte, ainsi que des représentants du MINEDUC et du REB. Cette réunion avait pour objectif de discuter des réalités du terrain dans les TTC et les GS, ainsi que de la place du FLE dans les programmes scolaires du Rwanda.

Au cours de cette rencontre, les activités liées à la célébration de la Journée Internationale des Professeurs de Français ont été lancées, sous l’animation de Sarah DELBOIS, attachée de coopération à l’Ambassade de France au Rwanda. Dans cette même dynamique, les huit volontaires susmentionnés – sélectionnés par les principales institutions de la francophonie, à savoir l’OIF, le MINEDUC et le REB- ont présenté des animations mêlant formation et spectacle.

Dans ce cadre, les VOIFs ont proposé diverses activités en lien avec la thématique de cette année : « Chanter, jouer, enseigner : la francophonie en musique ». Comédie musicale, chorale et outils numériques se sont succédé dans une ambiance kaléidoscopique. Un professeur de français de l’Institut y a apporté une touche d’humour et de nostalgie, rappelant que la beauté de la langue française est telle qu’aucune barrière ne pourrait en entraver l’usage au quotidien. La demi-journée s’est clôturée par un repas convivial mettant à l’honneur les spécialités culinaires du Rwanda.

Ces deux jours de rencontres se sont terminés par une soirée au théâtre, où les VOIFs ont eu l’opportunité d’admirer des artistes rwandais et étrangers au talent remarquable et dont les phrases extraites de la pièce URUBOHERO : « Quand l’histoire s’écrit au féminin » de Monsieur Diogène NTARINDWA émaillent et résonnent avec les propos tenus lors de la séance inaugurale du 19 novembre. Cette richesse culturelle, dans laquelle la danse occupe une place centrale, s’est pleinement exprimée lorsque Son Excellence la Secrétaire Générale de la Francophonie Madame Louise MUSHIKIWABO s’est levée pour danser, bientôt rejointe par plusieurs amateurs… parmi lesquels les volontaires eux-mêmes n’ont pas manqué de participer.

Paroles de volontaires

« La Journée Internationale des Professeurs de Français qui a eu lieu aujourd’hui à l’Institut français du Rwanda a été un moment très convivial. Les interventions de personnalités importantes ont mis en valeur le rôle essentiel des enseignants, tandis que les animations musicales ont apporté une ambiance chaleureuse et festive. Une belle célébration qui reconnaissait pleinement notre engagement en tant que professeurs de français. » Fanny GRIBOUVAL, VOIF, TTC DE LA SALLE

« La journée du 20 novembre, coïncidant avec la journée internationale des professeurs de français fut une occasion de revivre la langue française au Centre culturel francophone de Rwanda. Le mariage entre les images, les sons et la parole écrite ont prouvé que la langue française est plus que vivante.  Les VOIF de la troisième promotion déployés au Rwanda mesurent l’ampleur des défis de leur mission et à travers quelques ateliers proposent l’usage du numérique, de la chanson ou de nouvelle stratégies liées à l’enseignement du FLE pour apporter une réponse efficiente. Le spectacle du soir, URUBOHERO : « Quand l’histoire s’écrit au féminin », où la femme est à l’honneur est riche en couleurs, chargé d’émotions et empreint de paroles poétiques. » Amadou MBOW, VOIF, GS KINTEKO

« Nos esprits ont été marqués cette semaine par une dynamique de rencontres et d’échanges qui nous ont renforcés. Nous avons encore compris durant cette semaine qui a été une occasion de célébrer la JIPF que le français est un passeport qui permet de créer un ensemble de cultures dans l’unité et reflète la beauté de nos différences. C’était aussi un moment de spectacle qui a reflété l’histoire du Rwanda assise aujourd’hui sur une réconciliation exprimée dans une poésie lyrique en français qui est loin d’être une traduction mais une littérature dans sa profondeur. » Thioro SARR, VOIF, TTC MBUGA