
Du 10 au 17 juillet 2025, la ville de Besançon a accueilli le XVIᵉ Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), un événement majeur rassemblant plus de 1 500 participants venus de tous les continents. Au cœur de cette rencontre internationale placée sous le thème « Utopies francophones », une délégation de 20 enseignantes vietnamiennes, soutenue par le CREFAP/DEAF/OIF, s’est illustrée par la richesse et la diversité de ses contributions.
Des pratiques innovantes au service du FLE
Les communications présentées par les enseignantes vietnamiennes ont témoigné d’une dynamique pédagogique résolument tournée vers l’innovation et l’ancrage dans les réalités locales. Parmi les thématiques abordées figuraient l’intelligence artificielle appliquée à l’enseignement du FLE, le storytelling comme levier d’implication émotionnelle et créative des apprenants, la mise en œuvre de la classe inversée et de dispositifs hybrides favorisant l’autonomie, l’intertextualité dans l’analyse littéraire en classe de FLE, et le développement de projets entrepreneuriaux en français pour relier langue, culture et monde du travail.
Un fort engagement pour le français de spécialité
Plusieurs communications ont également mis l’accent sur l’enseignement du français de spécialité, dans une perspective professionnalisante. Qu’il s’agisse de la conception de syllabus pour le français du tourisme, du commerce ou de la communication, ou encore de l’organisation de projets collaboratifs avec des entreprises partenaires, les enseignantes vietnamiennes ont montré comment le FLE peut devenir un vecteur d’employabilité.
Une immersion stimulante dans la francophonie éducative
La participation à ce Congrès a permis aux enseignants vietnamiens d’actualiser leurs connaissances sur les courants didactiques actuels : approche actionnelle, compétences interculturelles, développement durable, ou encore usages éthiques de l’IA. Ils ont assisté à des conférences de haut niveau, animé des ateliers, et pris part à des discussions sur la place du français dans le monde d’aujourd’hui, son avenir dans un contexte plurilingue, et les moyens de renforcer la qualité de son enseignement à travers la formation continue, la mutualisation des ressources et l’innovation.
« Ma participation à ce Congrès m’a permis d’élargir mon réseau professionnel et envisager des collaborations avec d’autres institutions francophones, en particulier dans le cadre de projets liés à la francophonie et à la formation des étudiants. », souligne Nguyen Minh Ngoc (Université de Pédagogie d’Hô Chi Minh-Ville). Pour Do Thu Giang (Ecole supérieure de Commerce extérieur), elle part de ce Congrès « avec des outils, des idées, et une motivation renouvelée pour développer des dispositifs pédagogiques intégrés à l’ESCE, en associant les enseignants d’économie aux enseignants de français. ». Dam Minh Thuy (Université nationale du Vietnam à Hanoï) ajoute : « Je prévois de transférer ces acquis dans ma pratique au Vietnam, en expérimentant des projets pédagogiques ancrés dans la réalité, et en intégrant des outils numériques tout en cultivant une approche critique. Je souhaite également partager ces apports avec mes collègues à travers des formations internes, des échanges de pratiques et des publications locales, afin de contribuer à l’innovation collective dans notre communauté éducative. »
Des perspectives de rayonnement et de collaboration
Outre les apports pédagogiques, cette participation vietnamienne s’inscrit dans une stratégie plus large de rayonnement francophone dans la région Asie-Pacifique. Les rencontres avec des universités partenaires ont permis d’envisager des projets conjoints : co-enseignement, stages croisés, recherche-action ou formation de formateurs. Elle contribue aussi à mieux positionner les établissements vietnamiens dans les réseaux francophones, en valorisant leur expertise locale et leur capacité d’innovation.
À travers cette expérience, les enseignants vietnamiens ont pleinement incarné l’esprit du Congrès : une francophonie vivante, collaborative, plurielle, ouverte sur le monde et résolument tournée vers l’avenir. Une utopie francophone qui prend corps dans les salles de classe, les projets partagés et les communautés pédagogiques engagées.